Texte paru dans l'édition du quotidien 24heures du 23 août 2023
L’univers dans lequel nous évoluons est avant tout conçu pour les personnes bien portantes. Malgré l’engagement sans relâche des personnes handicapées pour la défense de leurs droits, des associations qui les représentent et des proches-aidants, leur intégration reste insuffisante. Un tiers des personnes handicapées en âge de travailler est sans emploi, sans parler des personnes plus limitées dont plus de la
moitié est sans travail. La marge de progression est considérable.
Les associations concernées ont lancé l’initiative populaire fédérale pour l’inclusion qui demande une égalité de fait pour les personnes en situation de handicap prévoyant le droit à des mesures de soutien, d’adaptation et à une assistance personnelle et technique. Le comité d’initiative avance le chiffre de près de 1.7 millions de personnes en situation de handicap en Suisse sur une population de 8.7 millions. Ces personnes vivent avec un handicap mental ou physique depuis la naissance ou acquis en cours d’existence
qui s’installe dans la durée ou de manière plus passagère. Personne n’est à l’abri. Vivre avec un handicap demande un effort constant d’adaptation et une disponibilité des proches-aidants.
"L’inclusion des personnes en situation de handicap engage notre vision de l’être humain tout entier."
Au Grand Conseil Vaudois, les motions Bouverat et Cuérel renvoyées en 2021 par une large majorité du Parlement au Conseil d’Etat demandent une mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par la Suisse.
Plus récemment, avec le soutien d’élus de plusieurs bords politiques, j’ai déposé un postulat qui demande de renforcer l’insertion des personnes en situation de handicap dans le marché du travail. À la fin de l’école spécialisée, dès l’entrée dans l’âge adulte, trop de personnes en situation de handicap ne trouvent pas de travail, de programme d’occupation ou d’activité adaptée à leur formation, à leur souhaits et à leurs capacités.
Il existe quantité de personnes handicapées déterminées à travailler qui se retrouvent devant des portes fermées. Passé les mesures de transition, elles ne fréquentent pas les activités ou ateliers protégés proposés par manque de choix, d’intérêt ou manque d’accessibilité (offre limitée ou équipement non adapté au handicap) ou en raison de difficultés personnelles à s’y intégrer. Ces jeunes disparaissent des radars et se retrouvent sans activité et perspective à domicile. Les parents et les proches sont alors leur
seul soutien. Nous avons besoin que le Conseil d’Etat implique les employeurs du privé et du public pour surmonter ces freins. Des aides financières pour les employeurs et pour les adaptations attendues existent notamment avec l’assurance invalidité et sont souvent méconnues. Il n’y pas de fatalité. L’inclusion des personnes en situation de handicap engage notre vision de l’être humain tout entier. Nous avons tout à
gagner à évoluer dans un société plus inclusive.
Jean Tschopp
Député PS, président de Groupe, candidat au Conseil national
Mon postulat au Grand Conseil du 23 mai 2023 "Renforcer l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap" avec la liste des cosignataires
ENFANTS EN SITUATION DE HANDICAP
À la fin du moi de juin de cette année, le Département de l'enseignement coupait le financement du parascolaire pour les enfants en situation de handicap en période de vacances scolaires. Cette décision sans consultation a mis les réseaux d'accueil de jour, les proches aidants et les professionnels devant le fait accompli. Préoccupés, des parents d'enfants en situation de handicap m'ont contacté durant l'été. La Faîtière des réseaux d'accueil de jour pour les enfants (FRAJE) présidée par Laurie Willomet et Forum Handicap Vaud par l'intermédiaire de sa Secrétaire générale Fabienne Segu ont aussi fait part de leurs inquiétudes. Il est essentiel que les parents qui n'ont que 4 ou 5 semaines de vacances par an aient une solution de garde durant les nombreuses semaines de vacances scolaires pour leurs enfants en situation de handicap. Les proches aidants n'ont pas la vie facile, ils ont aussi droit à des solutions pour concilier vie familiale et professionnelle. Le Conseil d'Etat s'est engagé dans son programme de législature à intégrer les personnes en situation de handicap et à soutenir les familles concernées. Il est important qu'il tienne cet engagement. J'ai donc interpellé le Conseil d'Etat
> Mon interpellation du 22 août 2023 Les prochaines vacances s'annoncent compliquées pour les enfants en situation de handicap
> Le Temps du 23 août 2023 Le canton de Vaud coupe les aides à l'inclusion dans le parascolaire pendant les vacances par Céline Zünd
> 24heures du 23 août 2023 Les parents avec un enfant handicapé voient leur aide rabotée par Simone Honegger
Comments