TX Group (éditeur de 20 Minutes, 24 heures, La Tribune de Genève, Le Matin Dimanche et Femina) a annoncé le licenciement de 28 journalistes, soit près de 13% du personnel, alors qu'il vient de verser 47 millions de dividendes à ses actionnaires. Ce lundi, le personnel a débrayé durant une heure pour exprimer son refus de ces licenciements. J'ai pris la parole devant le personnel pour exprimer notre attachement au droit à l'information et ma solidarité avec le personnel.
Mon discours en vidéo au personnel de TX Group:
Résolution au Grand Conseil vaudois
Au Grand Conseil, avec plusieurs collègues nous avons rédigé une résolution "Pour garantir la diversité de la presse régionale" portée par Circé Barbezat Fuchs, portée par des élus de plusieurs bords politiques. Cette résolution demande "au Conseil d'État de continuer son travail en privilégiant des alternatives à ces licenciements et ainsi de sauver un maximum d'emplois dans le Canton de Vaud afin de garantir le droit à l'information et la diversité de la presse régionale". Le 10 octobre 2023, cette résolution a été adoptée par une large majorité. C'est maintenant au Conseil d'Etat d'agir en intervenant auprès de la direction de TX Group.
Le texte de mon discours au personnel de TX Group du 25.09.2023
Chers Journalistes, Cher Personnel, Cher Public,
Nous avons appris avec consternation ces nouveaux licenciements de 10% des effectifs de Suisse romande. En 2022 pourtant TX Group augmentait son chiffre d’affaires de 7% avec un résultat opérationnel avant amortissements de 123 millions.
Face à cette énième vague de licenciement, les Socialistes vous témoigner toute notre solidarité dans votre combat. Romain Pilloud, Président du Parti socialiste vaudois, Raphaël Mahaim, Conseiller national, Rebecca Joly, Présidente de Groupe des Vert.e.s, Denis Corboz, député et encore Arnaud Bouverat, député et par ailleurs Responsable d'Unia Vaud ici présents se joignent à moi dans ce message de solidarité que nous vous exprimons aujourd'hui.
Le droit d’être informé, celui de décortiquer, d’analyser, de mettre en perspective, n’est pas négociable. Le droit de confronter les points de vue, celui de débattre franchement et ouvertement au-delà des apparences. C'est aussi, le droit d'être bousculé dans ses idées, d'être brossé à rebrousse-poils. Et c'est un politicien qui vous le dit !
Jamais ce droit constitutionnel, ne saura se réduire à des Newsexpress, à un flux continu ou à une intelligence artificielle.
Et pourtant notre droit à l’information est en danger aujourd’hui.
Ce quatrième pouvoir, celui des médias, est tellement nécessaire dans un Etat démocratique
Nous vous savons passionnés et investis dans votre métier. Mais nous sommes préoccupés des pressions considérables vous contraignant à faire toujours plus avec toujours moins.
Que la Suisse romande paraît loin vue de Zurich.
Que TX Group (Tamedia) paraît loin de ses lecteurs.
Que TX Group paraît éloigné de son personnel.
Le besoin d’un Groupe ancré dans la Suisse romande et soucieux du droit à l’information s’impose.
Nous interviendrons demain au Grand Conseil pour demander au Conseil d'Etat de mettre la direction de TX Group face à ses responsabilités. Les médias se concentrent dans le canton de Vaud et cette situation donne une responsabilité particulière à nos autorités pour préserver les emplois.
Aujourd’hui, vous êtes réunis pour exprimer votre détermination à vous battre pour vos collègues, pour ce droit à l’information sans être noyé dans des plateformes en ligne en tous genre.
Vous êtes réunis pour votre lectorat.
Nous sommes à vos côtés et nous ne lâcherons pas l’affaire
Jean Tschopp
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